Les promesses du marché du e-commerce en 2017

Les promesses du marché du e-commerce en 2017

Pour le baptême de ce blog, j’ai choisi de revenir sur certains chiffres de la vente en ligne publiés par la FEVAD – Fédération du e-commerce et de la vente à distance (le site web de la FEVAD ici).   Suite au séisme que fut internet pour les célèbres catalogues papier de Roubaix (la Blanche Porte, la Redoute, les Trois Suisses notamment),  la FEVAD, qui fédère depuis 1957 les entreprises de vente à distance, s’est retrouvée en très bonne place sur les décombres du secteur de la vente sur catalogue. Elle représente en effet les acteurs d’un marché d’avenir, sinon DU marché d’avenir… Pour la fédération, c’était inespéré. (Et cette renaissance illustre bien l’imprévisibilité des conséquences des révolutions…).   La FEVAD, donc, qui regroupe les principaux acteurs du commerce en ligne, dispose ainsi d’une des meilleures visions du marché du e-commerce. La fédération édite chaque année « les chiffres clés » du commerce en ligne (voir les chiffres clés ici), source d’informations incontournable. Revenons sur certains de ces chiffres clés de la FEVAD…  

Pour 2016, deux séries d’indicateurs éclairent le marché de la vente en ligne:

 

1/ Une poignée d’acteurs se partagent le CA du commerce en ligne.

  Le CA du e-commerce B to C (Business to Consumers, le grand public) est concentré dans les mains d’une poignée d’acteurs Amazon, CDiscount, Fnac, Ebay, Voyage SNCF forment le Top 5 des sites e-commerce les plus visités en France. Ils sont à la tête des 0,6% des sites qui concentrent 61% du CA du secteur.

%

0,6% des sites de e-commerce

%

font 61% du CA de la vente en ligne

L’autre pareto à connaitre, c’est que 85% du CA appartient à 5% des acteurs, soit seulement 9000 sites web en France. En effet, 44% des sites marchands réalisent moins de 100 transactions par an ! (Et il serait intéressant de connaître la part de ceux qui vendent moins de 10 fois l’an… ) et 34 % moins de 1000 par an. Soit 140 000 sites web e-commerce qui  vendent moins de 1000 fois par an (78% des 180 000 sites répertoriés en 2015).

%

5 % des sites concentrent 85 % du CA

%

65 milliards d'euros de CA en 2015

%

44% des sites réalisent moins de 100 transactions par an

Et malgré cela, plus de la moitié des sites ont augmenté leur effectif en 2015, et prévoyaient de le faire en 2016. Avec une progression de 20 000 sites marchands par an, et actuellement 112 000 emplois e-commerce, les perspectives du marché de l’emploi semblent franchement porteuses.

+ 20 000 sites / an

On pourrait en tirer les mêmes conclusions partielles pour le marché de la prestation de services web marketing : en effet, bien des entreprises sont démunies face à la complexité et à la technicité des outils web. L’appel à un spécialiste du référencement, des outils Google (bon, c’est souvent la même chose), du webmarketing et de la création de contenus pourrait favoriser le développement des indépendants hors agence.  

2/ Près de 90% du e-commerce échappe au B to B

  Pour le B to B (Business to Business, les professionnels entre eux) c’est donc une vaste marge de progression. La part de commerce en ligne en 2015 entre les entreprises est de 11% hors voyages d’affaires, et 18% avec. (Le secteur du tourisme, qui englobe celui du voyage d’affaire, est à mes yeux un marché à part, qu’on peut séparer de l’analyse).

%

Seulement 11% du CA pour le BtoB

Ce potentiel, dans un marché en forte croissance, résulte en partie du fait que 20% des entreprises seulement réalisent des achats en ligne. Et encore! les grandes entreprises ont une pratique plus développée du commerce électronique.   L’angle européen est aussi porteur de promesses : la vente en ligne B to B en Allemagne représente plus du double de la nôtre, il faut dire qu’ils sont grands utilisateurs des système d’échanges de données informatisés (EDI). Et les transactions britanniques sont plus de 4 fois plus nombreuses que les nôtres sur le web, hors EDI.     À première vue, ces chiffres sont vraiment contrastés. Alors, deux gros nuages dans un ciel bleu ? Il faut au contraire y déceler deux facteurs de dynamisme et de grandes opportunités :
  1. En effet, la concentration du CA dans les mains de quelques-uns est en partie due à leurs investissements massifs dans le webmarketing.  Les autres sites e-commerce – et c’est valable pour tous les sites qui cherchent la visibilité – savent donc ce qu’il leur reste à faire pour émerger : recruter des prestataires ou embaucher des webmarketeurs. C’est d’ailleurs une culture qui va diffuser, reste à savoir à quel rythme.
  2. Le marché du BtoB n’est pas encore structuré. Y participer maintenant sera une option payante à terme.
C’est ainsi une double promesse sur les capacités et les marges de progression d’un marché dont la maturité est tout simplement « hors perspectives »…